vendredi 28 décembre 2012

La Petite Marchande de Rêves de Maxence Fermine



La Petite Marchande de Rêves
de Maxence Fermine



Sur le stand de Michel Lafon au Salon du Livre de Montreuil, je suis tombée amoureuse de la couverture de La Petite Marchande de Rêves de Maxence Fermine.


La Petite Marchande de Rêves de Maxence Fermine



Malo fête ses 11 ans. Hélas, ce jour passe quasiment inaperçu aux yeux de ses parents. Son père, avocat d'affaires, lui donne une petite tape affectueuse et part à son cabinet, sa mère se défile en lui organisant un anniversaire avec des amis, sans lui demander son avis. Elle pousse Malo dans le taxi qui doit le conduire au restaurant Les Trois Brigands où doit se dérouler la fête. Hors, la voiture a un accident et tombe dans la Seine. Au fond du fleuve, le garçon aperçoit un hublot et une envoûtante lueur bleutée... Malo tourne la poignée et dégringole dans un toboggan qui l'entraîne dans un nouveau monde : le Royaumes des Ombres...

La Petite Marchande de Rêves est un conte moderne.
Malo va découvrir un univers merveilleux en noir et blanc. Il va faire connaissance avec un arbre enrhumé, discuter avec un chat du nom de Mercator, fêter son anniversaire avec des enfants de son âge ressemblant étrangement à ceux de sa vraie vie, se lier d'amitié avec la jolie Lili, petite marchande colorée de rêves, et relever un étrange défi...
C'est un roman adorable et poétique, entre Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry et Alice aux Pays des Merveilles de Lewis Carroll. Les personnages sont particulièrement attachants comme Lili, la petite attrapeuse de rêves, et Septimus, le magicien parlant le "vermot". Son langage est amusant et fait de lui un être fort sympathique ! On passe un bien agréable moment avec cette galerie de personnages.


Les qualités :
- un conte merveilleux ;
- des personnages attachants ;
- des réflexions douces et poétiques.


Note : 14 / 20

Un bien joli conte, tout mignon et attendrissant, qui plaira à un large public. 


La Petite Marchande de Rêves m'a fait penser à ces paroles 
d'un célèbre dessin animé :

 Dans l'univers de mes rêves
Il y aurait des ruisseaux très purs
Qui me diraient bonjour en un murmure
Se pourrait-il que je puisse un jour
Connaître enfin ce monde merveilleux ? 




Informations complémentaires : 
La Petite Marchande de Rêves de Maxence Fermine
Chez Michel Lafon

lundi 24 décembre 2012

Divergente de Veronica Roth


Divergente
Divergente tome 2
de Veronica Roth


Divergente est une des dystopies incontournables du moment et l'un de mes coups de cœur littéraire de cette année. J'attendais donc impatiemment le tome 2 pour voir si celui-ci avait le même niveau d'excellence que le premier volume... 
Voici mes impressions sans plus attendre !


Divergente de Veronica Roth



On retrouve le personnage de Tris après les événements de la fin du premier tome. Les Érudits, menés par leur leader Jeanine, ont enclenché les puces secrètes des Audacieux pour en faire des soldats et prendre le pouvoir sur les quatre factions. Ils ne sont plus que des marionnettes, des machines de guerre qui exterminent les Altruistes, jugés comme des êtres faibles et inutiles. La puce n'opérant pas sur les Divergents, Tris se retrouve dans la mêlée, seule à être capable de défendre et protéger cette faction. Pour sauver sa vie, elle tue Will, un de ses amis. Ses parents Altruistes se font abattre sous ses yeux. Elle n'a plus qu'une seule chose à faire : fuir avec Quatre et mettre en place une stratégie pour venger les siens et destituer Jeanine et les Érudits responsables du massacre de toute une faction.

Veronica Roth est une auteure talentueuse. Il était extrêmement ardu d'écrire un second tome après la grosse claque de Divergent. Et le pari est réussi ! C'est extrêmement intelligent, bien conçu, ingénieux et réfléchi. 
Les scènes d'actions sont visuelles et sensorielles. Elles se déroulent sous nos yeux. Le lecteur en a une perception incroyable. Il faut souligner que les douleurs physiques sont décrites avec une précision telle que l'on se met à grimacer comme si on les ressentait... 
Les relations entre les personnages sont des connexions complexes. Tout est tissé, entrelacé, un vrai canevas qui illustre les relations entre les différents protagonistes. Qui est le traître ? Le complice ? L'ami ? Le suspense se fait donc ressentir aisément, à notre plus grande joie. Tris est Divergente. De par sa nature, elle devient une cible à abattre. L'ambiance du roman relève du thriller psychologique... et la chute est magistrale !


Les qualités :
- une narration dopée à l'adrénaline ;
- un univers qui regorge d'idées, ça fourmille d'éléments ingénieux ;
- des scènes "visuelles" et "sensorielles" qui donnent vraiment envie de voir l'adaptation ciné !

Les défauts :
- un manque d'exploitation dans la complexité des personnages ;
- un petit essoufflement narratif entre deux attaques d'Audacieux contrôlés par Jeanine...


Note : 16 / 20

Divergente est une dystopie d'excellente qualité ! A ne pas louper !



Informations complémentaires :
Divergente tome 2 de Veronica Roth 
Chez Nathan  

samedi 15 décembre 2012

Les limites obscures de la magie de Pierre Bottero



Les limites obscures de la magie
A comme Association tome 2
de Pierre Bottero



Après avoir découvert le personnage de Jasper, jeune stagiaire de l'Association dans le premier tome écrit par Erik L'Homme, voici Ombe !


 Les limites obscures de la magie de Pierre Bottero



Quel plaisir de retrouver l'Association ! J'étais très emballée par ma première lecture de la série et je ressors de ce second tome encore plus enthousiaste !

Ombe est LE personnage parfait ! Dès le début du roman, cette héroïne décoiffante en met plein la vue ! Âgée de 18 ans, elle est une jeune femme "pile électrique", qui mord la vie à pleine dent. C'est un personnage qui a beaucoup de personnalité, de fraîcheur, de charisme et aussi dotée d'un fort sympathique sens de l'humour. C'est une héroïne qui a tout pour plaire ! 
Abandonnée à la naissance, Ombe a été approchée à l'âge de 15 ans par l'Association. Sa particularité : elle est "presque" incassable. Embauchée à sa majorité par l'Association, Ombe a pour mission de sauver le lycée dans lequel elle évolue sous couverture des malversations de gobelins. A ce propos, les échanges entre notre Agent de l'Association et ces derniers sont particulièrement savoureux.
Par la suite, elle devra protéger une mystérieuse créature marine contre Siyah, un magicien noir aux sombres et mystérieux projets...

Ce livre est un petit bonbon sucré, acidulé, dont on se délecte avec ravissement. Il est dynamique et très agréable à lire. On plonge à corps perdu dans les aventures d'Ombe sans voir défiler les pages.
Il est fort jouissif de pouvoir lire des romans d'aventure de cette qualité.
 

Les qualités :
- une héroïne pétillante ;
- une narration brillante, faite pour les romans d'aventure, pleine de rebondissements, de finesse et d'humour.

Les défauts :
- plus d'informations personnelles sur notre héroïne ;
- peut-être un peu trop court ?


Note : 15 / 20  

Les limites obscures de la magie est un second tome plus que réussi. 
Ça, c'est de l'Aventure !

     


Informations complémentaires :
Les limites obscures de la magie, A comme Association tome 2, de Pierre Bottero
Chez Gallimard Jeunesse/Rageot

 

mercredi 12 décembre 2012

Les Cendres de l'oubli de Carina Rozenfeld


Les Cendres de l'oubli  
Phaenix tome 1
de Carina Rozenfeld



La collection R propose, à travers l’œuvre Phaenix de l'auteure française Carina Rozenfeld, une réinterprétation de l'oiseau mythique...




 Les Cendres de l'oubli
de Carina Rozenfeld



"A" et "E", elle et lui, le feu et l'oiseau, forment dans leur union le Phaenix. Ils sont le dernier espoir de l'humanité pour sauver le monde. Mais avant de fusionner à nouveau, "elle" doit découvrir qui elle est vraiment, et se souvenir de son passé...



Anaïa est une jeune parisienne qui emménage dans le sud de la France, dans le mas que lui a légué son grand-père. Elle commence donc une nouvelle vie. Elle fait sa rentrée en faculté pour étudier les lettres et les arts. Très rapidement, elle va attirer l'attention de deux jeunes étudiants : Eïdan et Enry... L'un est taciturne, sombre et mystérieux, l'autre blagueur et charmant.
 
Malheureusement, cette lecture fut décevante, donc la chronique sera courte. L'idée de base est intéressante, cependant, des maladresses viennent perturber le bon déroulement de l'histoire. 
Les personnages ne sont pas assez profonds. Ils restent en surface. La complexité des personnalités n'est pas assez développée. Il y a notamment un manque de crédibilité plus prononcé dans le personnage d'Anaïa. Cela se traduit par des effets paradoxaux et contradictoires. L'héroïne a 18 ans et adopte parfois le vocabulaire d'une vieille personne pour, par la suite, avoir les réflexions d'une pré-ado. On comprend le désir de l'auteure d'illustrer l'aspect "vieille âme" d'Anaïa mais les dialogues ont une fâcheuse tendance à sonner faux. Cela manque de nuance et de finesse. Son caractère devient difficile à définir et de ce fait à apprécier...
L'écriture perd son souffle et son dynamisme lors de certains passages et tombe dans des pièges comme les classiques monologues avec les animaux domestiques, prétextes à un rapide bilan de la situation.
Ces points négatifs font que cela manque de vie, de réel et de justesse. A aucun moment je n'ai pu croire en l'amour indescriptible qui unit les deux êtres formant le Phaenix. Les émotions étaient absentes au rendez-vous, ce qui empêche toute immersion dans le texte.



La qualité :
- l'idée de départ autour de la thématique de l'oiseau mythique.


Les défauts :
- des personnages peu profonds ;
- une inégalité au niveau du champ lexical ;
- de la maladresse dans la narration ;
...


Note : 10 / 20

Les Cendres de l'oubli est une lecture qui ne m'a pas séduite. 

     

Informations complémentaires :
Les Cendres de l'oubli, Phaenix tome 1 de Carina Rozenfeld
Chez R

lundi 3 décembre 2012

Le Journal de Mr Darcy d'Amanda Grange



Le Journal de Mr Darcy
d'Amanda Grange



Amanda Grange nous propose un Orgueil et Préjugés version journal de Fitzwilliam Darcy. Qui n'a jamais rêvé de connaître ses pensées ?!



 Le Journal de Mr Darcy
 d'Amanda Grange



Quel plaisir de retrouver nos chers personnages d'Orgueil et Préjugés de Jane Austen !
On découvre à travers le regard de Fitzwilliam Darcy le caractère et les taquineries de Miss Elizabeth Bennet, la gentillesse de Mr Bingley, la perfidie de Mr Wickham et la bêtise de Mr Collins. 

Le Journal de Mr Darcy est un genre autobiographique fictif. Le point de vue du gentleman est extrêmement pertinent et vient s'ajouter en complément du récit originel de Jane Austen. 
Le journal insuffle rythme et fluidité lors de la lecture. De ce fait, l'immersion dans l'histoire est personnelle et immédiate. Ce type de roman se dévore !

C'est absolument fabuleux de couvrir les pensées de Darcy. On suit l'évolution de son caractère, de son trop plein de suffisance à son humilité. Beaucoup de passages m'ont fait sourire comme par exemple les mots du gentleman sur l'inconvenance de la famille Bennet et les idioties de Mrs Bennet, Mary, Kitty et Lydia. On réalise que Mr Darcy était réellement un homme orgeuilleux et froid. On apprend aussi que ce dernier est rapidement tombé amoureux d'Elizabeth.
Lui qui restait un personnage assez mystérieux dans la version de Jane Austen brise ici sa carapace de glace pour nous livrer son journal intime. Certains passages comme les joutes verbales auxquelles s'adonnent les deux jeunes gens sont délectables. On en apprend beaucoup plus sur les sentiments de Fitzwilliam qui va s'embellir au contact de Miss Eliza.   
Le Journal de Mr Darcy parle également de ce qui se déroule après la demande en mariage : les moments de tendresse entre les fiancés, leurs longues promenades romantiques où ils s'embrassent et osent des gestes tendres (et oui! ça c'est aussi du plus!), leur double mariage avec Jane et Bingley, l'installation de Lizzi à Pemberley, son amitié avec Georgiana, le "choc des classes sociales" entre Lady Catherine de Bourgh et Mrs Bennet, et enfin la naissance d'Eléonor, la fille de Mrs Charlotte Collins. Cela laisse présager un heureux événement à venir dans la famille Darcy...
Un petit bijou pour tous les lecteurs et admirateurs de Jane Austen qui découvriront avec joie cette version masculine d'Orgueil et Préjugés avec toutes ces scènes supplémentaires à la fin du journal.



Les qualités :
- le respect de l'essence d'Orgueil et Préjugés ;
- l'esprit 100% Darcy en parfaite adéquation avec le style "fiction autobiographique" du journal ;  
- les scènes inédites qui assouvissent notre curiosité.

Le défaut :
- quelques redondances au niveau du champ lexical descriptif.



Note : 15 / 20

Le Journal de Mr Darcy est une réussite. Nous passons un fort agréable moment de lecture, qui nous fait voyager à l'époque élizabethaine à Longbourn, Pemberley, Netherfield, Londres... 
Définitivement, le Darcy que nous avons découvert dans ce journal est encore plus séduisant ! Nous tombons sous le charme dès les premières pages !


I could easily forgive HIS pride, if he had not mortified MINE.


     

Informations complémentaires :
Le Journal de Mr Darcy d'Amanda Grange
Chez Milady Romance

samedi 24 novembre 2012

Le Voleur d'âmes de Jana Oliver


Le Voleur d'âmes
Devil City tome 2
de Jana Oliver



Après avoir été séduite par le premier tome des aventures de Riley Blackthorne, voici la suite tant attendue de Devil CityLe Voleur d'âmes, publiée chez Castelmore. 


Le Voleur d'âmes
Devil City tome 2
Jana Oliver



Nous retrouvons donc Riley immédiatement après les évènements du premier tome. 
Des démons ont mystérieusement réussi à pénétrer dans l'enceinte du Tabernacle, le repère des piégeurs de la Guilde, pourtant protégé par de l'eau bénite. L'attaque s'est produite pendant une réunion où tous les piégeurs étaient réunis. Pris au dépourvu, des compagnons de la Guilde ont été tués dans la débâcle. Simon, grièvement blessé par un démon, est mourant. Riley n'a alors d'autres choix que de passer un pacte avec un ange qui lui apparaît : la guérison de son petit ami contre un service à lui rendre à l'avenir. 
Lors de l'attaque des démons, la jeune piégeuse a eu l'horrible surprise d'apercevoir son défunt père. Celui-ci a été ranimé. Un nécromancien, quelqu'un ou quelque chose a profité de l'absence de la jeune femme qui ne protégeait plus la tombe de son père et qui se rendait à la réunion de la Guilde, pour exhumer le corps et faire de lui un "maccab", un mort-vivant, un cadavre ambulant répondant aux ordres de son maître qui l'a réveillé.
L'attaque du Tabernacle a porté un coup à la Guilde des piégeurs qui est jugée inapte par le Vatican à protéger la population des démons. Une équipe de chasseurs débarque en ville pour reprendre la situation en main et déclarer la guerre aux démons. 


Pas de repos pour Riley donc !
Dans ce second volume, notre héroïne va devoir surmonter de nombreuses difficultés. 
Elle va tout d'abord tenter de découvrir qui est le réanimateur qui s'est chargé de violer le repos éternel de son père. 
Puis, elle mènera son enquête sur l'étrange inefficacité de l'eau bénite lors de l'attaque du Tabernacle. Y aurait-il un trafic d'eau bénite ? Si oui, comment ? Et à qui profite-t-il ? 
Enfin, la jeune femme devra résoudre moult autres problèmes :  échapper au démon de classe 5 qui désire la tuer, trouver un moyen de payer ses factures qui s'entassent, sans parler de gérer sa vie amoureuse avec son petit copain Simon qui est persuadé de sa culpabilité dans l'attaque du Tabernacle et pense qu'elle est une âme damnée et le mystérieux Ori, piégeur freelance qui lui tourne autour ! Bref, aucun répit pour notre piégeuse !
Heureusement, elle peut compter sur l'aide de Beck, l'ancien apprenti piégeur de son père, pour la protéger et l'épauler, mais bien malgré elle !


Ce second tome de Devil City est fort plaisant.
On suit Riley dans ses mésaventures qui la conduisent dans le monde des Nécromanciens, celui des piégeurs de la Guilde et des démons. 
On apprécie tout particulièrement la démonologie de Jana Oliver : les Kleptos, petits démons de classe 1, ressemblent aux lutins de Cornouailles d'Harry Potter. Ils sont habillés en ninjas et volent tout ce qui brillent. Ils sont ridicules, drôles et mignons. Les démons de classe 4 et 5, sont quant à eux un mélange de chimères, dragons et autres créatures cauchemardesques. 
Le lecteur ne s'ennuie pas une seule seconde. Le rythme est soutenu et trépidant.
Le tandem Riley/Beck est intéressant et complexe: amour? amitié? affection fraternelle?
Riley est une héroïne particulièrement attachante qui connaît des revers qui peuvent toucher n'importe qui : problèmes d'argent, solitude, peines de cœur, deuil, manque de confiance en soi, désir d'être aimée, chercher sa place,... De ce fait, elle apparaît comme étant proche de nous et bien que cette histoire soit dans le genre fantastique avec la cohabitation humains/démons, nous nous identifions à elle.



Les qualités :
- un univers fantastique décoiffant entre Ghostbusters et Constantine ;
- une héroïne très attachante ;
- un rythme soutenu, de l'action, de l'humour, et des rebondissements: un régal !

Les défauts :
- l'aveuglement de certains personnages qui tend à l'énervement ;
- les énigmes parfois longues à être officiellement résolues.



Note : 15 / 20

Le Voleur d'âmes est un second tome trépidant !

Ce livre m'a fait penser à ces paroles d'une célèbre BO :)

If there's somethin' strange
In your neighborhood
Who you gonna call?
Ghostbusters!





Informations complémentaires :
Le Voleur d'âmes, Devil City tome 2 de Jana Oliver
Chez Castelmore


     










lundi 12 novembre 2012

Ne me touche pas de Tahereh Mafi


Ne me touche pas
Insaisissable tome 1
de Tahereh Mafi


Après avoir lu plusieurs chroniques élogieuses de Ne me touche pas sur Internet,  je me suis empressée d'acheter cette fameuse nouvelle dystopie publiée chez Michel Lafon.


Ne me touche pas 
Insaissisable tome 1
de Tahereh Mafi


Le rideau s'ouvre sur le personnage de Juliette, une jeune femme de 17 ans, enfermée depuis plus de 250 jours dans une cellule chambre de ce que l'on découvre être une prison un hôpital psychiatrique. Perturbée par son enfermement, Juliette est troublée psychologiquement. Son état se révèle par un effet stylistique : des mots ou des phrases sont rayés. Ils illustrent le fond de sa pensée et ce qu'elle ne doit pas dire. Le lecteur a ainsi l'impression in medias res de pénétrer dans la tête de l'héroïne.
On découvre que Juliette a un don une malédiction : son toucher est mortel. Après quelques instants de réflexions décousues où cette aptitude semble la faire basculer dans la folie, nous découvrons  qu'elle a accidentellement tué une personne. Le lecteur est face à une anti-héroïne qui se considère comme un monstre. Elle éprouve un profond mal-être. Juliette a été séparée de sa famille il y a plusieurs années. Ces derniers, confrontés à son terrible pourvoir, l'ont purement et simplement rejetée. Juliette a beaucoup de rancœur envers eux mais comprend leurs motivations qu'elle-même partage.
Ce double système de pensées procure le sentiment de se retrouver dans la peau d'une personne atteinte de schizophrénie. C'est à la fois extrêmement troublant et très instructif. 
Son quotidien est misérable. Juliette passe son temps devant sa minuscule fenêtre à rêver de liberté. Les secondes s'écoulent lentement, semblant s'étirer à l'infini, tel l'instant figé d'un tableau. Sa vie est bouleversée le jour où on lui impose un compagnon de cellule : Adam, le garçon dont elle est secrètement amoureuse depuis son enfance. 
Mais pourquoi lui ? Se souvient-il d'elle ? Que veut-il ?
Ceci ne peut être une coïncidence...

Tahereh Mafi signe une dystopie audacieuse par son style de narration et son univers. 
On remarque, après l'originalité des mots/phrases rayés, des tournures poétiques et métaphoriques. Nous avons parfois la sensation de lire un long poème avec des rimes élégantes, douces et enlevées. Ce lyrisme offre une infinie profondeur au texte. Nos sensations sont décuplées : nous souffrons de l'isolement avec elle, notre acuité est tout autre.
Ce premier tome est une introduction de type introspection. La complexité du personnage de Juliette prend le dessus sur le cadre et le contexte dystopiques. Nous apprenons que la société comme nous la connaissons n'existe plus. Cela est dû à une crise écologique et humaine où il n'y avait plus assez de ressources pour subvenir au besoin de chacun. Face à cette catastrophe, un gouvernement totalitaire s'est érigé : le Redressement. Dorénavant, les quelques survivants se terrent. La liberté a été bannie au profit de l'ordre. Les militaires ont pris le pouvoir. Nous restons ignorants des détails tout comme Juliette. On espère en savoir plus dans le prochain tome.


Les qualités :
- une vraie plume, unique, un lyrisme de toute beauté, enivrant ;
- une dystopie originale et audacieuse qui mise tout dans ce premier tome sur la psychologie du personnage.

Les défauts :
- un cadre dystopique encore un peu nébuleux...


Note : 16 / 20

Un univers mystérieux et intriguant, une plume poétique qui nous touche... 
Une nouvelle dystopie à découvrir sans tarder !


Pour conclure, s'il fallait illustrer ce roman par des paroles d'une chanson, 
ce serait :

Somewhere over the rainbow, 
blue birds fly...




Informations complémentaires : 
Ne me touche pas Insaisissable tome 1 de Tahereh Mafi
Chez Michel Lafon 
 
 

mercredi 31 octobre 2012

Virtuosity de Jessica Martinez


Virtuosity de Jessica Martinez



Une bien belle découverte que ce Virtuosity de Jessica Martinez publié chez Black Moon !



Virtuosity de Jessica Martinez

Carmen est avant tout un prodige du violoncelle ET une adolescente de 17 ans. Elle consacre toute sa jeune vie à l'exercice et à la pratique de son instrument. Adulée par les critiques de musique classique, elle jouit d'une renommée internationale et a déjà de nombreux albums à son actif. Les sacrifices, l’oubli de soi-même, les heures de travail encore et toujours jusqu’à en souffrir…, Carmen est absolument obsédée par sa pratique du violoncelle et vise la perfection absolue. Sa vie ne se résume qu’à son instrument ; elle a été entraînée depuis son plus jeune âge à devenir la musicienne la plus talentueuse de sa génération.
Les récompenses pleuvent sur elle jusqu'au jour où elle entre dans une période préparatoire pour le plus glorieux des prix: le Guarneri. Elle se heurte alors à un redoutable concurrent, son double masculin, Jérémy, également jeune prodige. Carmen va être alors déchirée entre son statut d'adversaire/de gagnante à celui de jeune femme. Elle va découvrir des facettes inattendues et séduisantes chez Jérémy. Mais joue-t-il un jeu? Cherche-t-il à la déstabiliser dans la compétition? Serait-ce en réalité une stratégie de séduction pour la détruire et la vaincre? Entre la pression que lui inflige sa mère, ancienne cantatrice à la carrière avortée pour blessure vocale, et la bouffée d'air frais que lui procure Jérémy, Carmen va avoir bien du mal à garder les idées clairs et à démêler le vrai du faux...

J'ai été complètement séduite par Virtuosity.
Toute personne appréciant la musique ou jouant d’un instrument ne pourra qu'être envoûtée par l’histoire de Carmen. J’ai été particulièrement touchée par les passages musicaux et les concertos. Les mots de Jessica Martinez sont dans ces intenses moments d’une telle poésie qu’ils semblent flotter tels les notes jouées par notre héroïne. Nous nous laissons emportés par sa passion et ses crescendos. Sa musique nous enveloppe et nous nous élevons à travers sa virtuosité. L’auteure narre ces instants avec une extrême justesse, une réelle passion et une infinie grâce.
Le monde dur, hostile et sans complaisance de la musique classique m'a beaucoup intéressé et plu. Par certains aspects, l'auteure dévoile les coulisses de cet univers tel le film Black Swan. Nous sommes plongés dans l’univers sans pitié des compétitions de musique classique, et devenons les témoins des pressions psychologiques que subissent les jeunes concurrents.


Les qualités :
- l’univers musicale extrêmement intéressant, fouillé, riche et réaliste;
- le style de l’auteure en parfaite harmonie avec les morceaux joués par les personnages.

Le défaut :
- la fin un peu rapide…


Note : 15 / 20

Virtuosity est une œuvre subtile et intense où le thème de la musique classique est traité avec beaucoup de finesse et d’intelligence. Un beau moment de lecture que l'on savoure.
Bravo !



Informations complémentaires :
Virtuosity de Jessica Martinez
Chez Black Moon